LES MARQUES







 

Capitaliser sur la marque

Les extensions de marque

Nous avons vu précédemment que le développement du capital d'une marque était un processus lent et coûteux. Dans de nombreux cas, le capital d'une marque ne doit pas servir à vendre qu'un seul produit. En effet, afin de rentabiliser les investissements de notoriété et d'image, les entreprises lancent de nouveaux produits signés ou cautionnés par des noms de marques existants. De plus, Le cycle de vie de la marque est en corrélation directe avec les cycles de vie des produits. Afin de préserver la force et la stature d'une marque mère, les entreprises doivent lancer de nouveaux produits pour remplacer ceux qui s'érodent. Elles peuvent alors se servir de l'actif de la marque mère comme levier pour créer des extensions de marques.
Nous pouvons distinguer deux types d'extensions :
- L'extension de catégorie, qui va s'appuyer sur une marque existante pour lancer un produit dans une nouvelle catégorie de produit. Nous parlons ici de profondeur de la marque pour savoir sur combien de catégories elle évolue.
- L'extension de gamme ou de ligne, qui va utiliser une marque existante pour lancer un produit à travers une même catégorie. Nous évoquons dans ce cas la notion de largeur de gamme pour connaître le nombre de produits présents dans une même catégorie pour une marque donnée.
Nous pouvons distinguer les extensions de gamme horizontales, où le produit qui est lancé ne possède pas de différences de prix ou de qualité significatives par rapport à la gamme de produit existante. Puis les extensions de gamme verticales dans lesquelles le prix et la qualité du nouveau produit diffèrent du standard de la gamme existante.
Aujourd'hui, les lancements de produits représentent pour 17% des extensions de catégorie et pour 65 % des extensions de gamme, ce qui montre que le lancement de produits radicalement nouveaux est rare.


Les conditions clé de succès
Les conditions clé du succès résident tout d'abord dans l'habilité à établir un capital de marque pour l'extension de marque. Pour cela l'extension de marque doit obtenir un niveau suffisant de sensibilisation auprès du consommateur avec des associations fortes, favorables et uniques.
La création d'une image positive pour une extension va dépendre de trois facteurs :
- La force des associations de la marque mère présentes dans l'esprit du consommateur dans un contexte d'extension. C'est-à-dire quelle information arrive dans l'esprit du consommateur quand ceux-ci pensent à l'extension proposée. Les recherches auprès des consommateurs sont donc essentielles avant le lancement d'une nouvelle extension.
- Le " fit " qu'il existe entre l'information qui est dégagée par le nouveau produit et la catégorie de produit auquel il désire appartenir.
- Le niveau de différenciation de l'extension de marque par rapport à sa catégorie, les perceptions du nouveau produit devant être différentes de celles des produits des compétiteurs dans la même catégorie.

Ensuite, pour réussir une extension doit bénéficier d'associations favorables et uniques avec le capital de la marque mère. Par exemple, une marque de cigarette ne peut pas se mettre à vendre du café de commerce équitable, car cela n'est pas en adéquation avec les valeurs de la marque mère.
Pour réussir, une extension de marque doit donc trouver le juste milieu entre la différenciation qu'elle arbore dans sa catégorie de produit pour développer son propre capital de marque et la similarité d'évocation qu'elle a avec l'image de la marque mère.
Les responsables du marketing devraient lors du choix de l'extension considérer tout particulièrement les associations de la marque mère qui font référence au positionnement et aux bénéfices centraux de celle-ci. Dans le cas d'une extension de catégorie, ils doivent observer quelles catégories de produits peuvent " fiter " avec l'image de la marque mère présente dans l'esprit du consommateur.


Sources : Keller (2003)
Géraldine Michel, Billy Salha, (2005), " L'extension de gamme verticale : clarification du concept " Recherche et Applications en Marketing. Grenoble: Mars Vol. 20, Iss. 1; p. 65 (14 pages)