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Développement
du capital de marque
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Les
deux conditions faisant une marque forte |
La
familiarité de la marque est la clé pour
développer le capital de la marque, car cela représente
un effet différentiel majeur qui conduit le capital
de la marque vers un haut niveau de stature et de force
(voir modèle BAV). Les responsables du marketing
vont donc essayer pour développer le capital de
la marque d'inscrire la marque dans la mémoire
des consommateurs. La mémoire peut être vue
comme un réseau de nuds connectés
par des liens dans lequel les nuds représentent
de l'information stockée (des concepts) et les
liens représentent la force des associations entre
ces concepts.
Tout type d'information peut être stockée
dans ce réseau de mémoire incluant de l'information
verbale, visuelle, abstraite ou contextuelle. La connaissance
de la marque peut être divisée en deux composantes
:
- La notoriété de la marque. Celle-ci
se réfère à la force de la marque
présente dans les nuds, sa mémorisation
et à la capacité des consommateurs à
se rappeler de la marque sous différentes conditions.
En d'autres termes la notoriété consiste
à reconnaître la marque et se rappeler de
sa performance. C'est un indicateur de la pérennité
de la marque. La notoriété est nécessaire
mais pas toujours suffisante pour la construction d'un
capital de marque. Elle apporte trois avantages majeurs
pouvant jouer un rôle important lors des prises
de décisions d'achat des consommateurs :
o Elle affecte les décisions des consommateurs
en influençant la formation et la force des associations
de marque formant l'image de marque.
o Elle permet d'augmenter la probabilité que la
marque soit dans l'ensemble considéré, c'est-à-dire
dans l'ensemble de marques que l'on considère en
fonction de la situation d'achat.
o Elle peut aider le consommateur dans son choix à
travers l'ensemble de considération des marques.
Dans certains cas, souvent pour des produits moins impliquant,
les consommateurs vont préférer choisir
des biens qui leurs sont familiers dotés de marques
bien établies.
-
L'image de la marque. L'image de marque est créée
par les marqueteurs dans le but de programmer un lien
fort, favorable et unique dans les associations avec
la marque présentes dans la mémoire du
consommateur. Les associations de marque correspondent
aux liens entre le nud contenant la marque et
les autres nuds informationnels. Généralement
elles peuvent être obtenues par :
o L'expérience.
o La communication de la marque produite par l'entreprise
ou d'autres sources comme des magazines de consommateurs.
o Le bouche à oreille.
o L'identification de la marque avec la compagnie, le
pays, le réseau de distribution, des personnes
particulières, un lieu ou un évènement.
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Marque
culte |
Une
marque culte n'est pas un concept clairement défini,
mais il s'agit d'une marque qui a atteint un niveau
de force et de stature très important généralement
au niveau international avec l'apport d'un véritable
style de vie et d'une image sociale au consommateur.
Une marque culte est avant tout un faire-valoir et un
univers dans lequel les consommateurs vont communiquer
avec leurs semblables. Par exemple Ikea vend un style
de vie qui s'assimile à un design original et
à la simplicité. Pour la classe moyenne,
acheter Ikea est un signe de succès.
Il existe plusieurs facteurs venant alimenter le succès
de la construction d'une marque culte :
- La création d'une histoire intéressante
à raconter et dont les consommateurs ont envie
de parler par bouche à oreille. Ikea a par exemple
organisé un concours où les gagnants pouvaient
camper trois jours dans le magasin avant son ouverture
et dépenser leurs bons d'achats.
- La séduction des consommateurs, en leur
apportant de la valeur ajoutée. Par exemple Ikea
créent une valeur expérientielle à
travers des loisirs, des services variés et l'amabilité
du personnel. Ils proposent une garderie, des restaurants
et offrent des crayons. De plus ils permettent au consommateur
de composer son ameublement et de se promener dans un
grand magasin très bien agencé doté
d'une atmosphère stimulante.
- L'inspiration des employés, en leur
faisant aimer leur travail, les valeurs et la politique
de l'entreprise. L'empowerment est important dans ce
cas, leur permettant d'acquérir une certaine
marge de manoeuvre dans la phase de rencontre avec le
client. Les employés ne doivent pas forcément
avoir un salaire plus élevé que dans les
autres entreprises mais doivent évoluer dans
une culture conviviale, avec peu de hiérarchie
afin qu'ils se sentent autonomes.
- La surprise au niveau des prix, comme Ikea
qui coupe les prix tout en conservant un niveau de qualité
et de design élevé. Chaque année
les designers font face à des objectifs précis
comme le fait de pouvoir proposer une chambre meublée
pour 150 $.
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Le
produit comme outil de focalisation de la marque |
Nous
avons vu jusqu'à maintenant comment la
marque pouvait influencer l'image des produits
qu'elle identifie, mais les caractéristiques
du produit ont aussi une influence directe sur
la marque.
Les caractéristiques intrinsèques
du produit comme la qualité, le prix, le
design esthétique vont avoir un impact
sur la perception de la marque qui le fabrique.
Il en est de même pour ses caractéristiques
plus symboliques comme ses bénéfices
en terme d'image sociale ou d'impacts environnementaux.
Le produit en lui-même pris indépendamment
de son contexte peut permettre de focaliser sur
la marque et doit venir soutenir l'image de marque.
Il doit être en adéquation avec les
valeurs et les associations de la marque qui sont
présentes dans la mémoire du consommateur.
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Alliances
de marques |
Dans
un marché de plus en plus compétitif,
les entreprises cherchent de nouvelles façons
d'apporter de la valeur au consommateur, avec notamment
la création d'alliances de marques, phénomène
en pleine expansion. Il existe plusieurs types d'alliances
de marques qui dépendent souvent des stratégies
établies par les entreprises associées.
Le tableau suivant nous permet d'avoir une vision d'ensemble
sur ces différentes stratégies :
Les
stratégies d'alliances de marque :

Selon Géraldine Michel (2001), le co-marquage
est une alliance entre deux ou plusieurs marques fondée
sur :
- Une coopération dans la conception du plan
fonctionnel (caractéristiques techniques) ou
symbolique (design du produit, identité visuelle).
- la co-signature du produit par les marques partenaires,
sur le produit lui-même ou sur ses éléments
d'identification (conditionnement, étiquette).
La nature du co-marquage peut être :
- Exclusive, lorsque la marque invitée est associée
pour le co-marquage avec aucune autre de la catégorie
de la marque d'accueil (ex : Philips et Nivéa).
- Ouverte, permettant à la marque invitée
d'être associée à plusieurs marques
concurrentes de la marque d'accueil (ex : Intel avec
IBM et Compaq
).
Source
: Jean-Jack Cegarra, Géraldine Michel, (2001),
" Co-branding : clarification du concept, Recherche
et Applications en Marketing. Grenoble: Volume 16, Iss.
No 4; p. 57 (13 pages)
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Le
prisme d'identité de marque |
Kapferer
(1991) propose de représenter l'identité
de la marque avec un prisme comportant six facettes. Elles
forment une structure et le contenu de l'une fait écho
sur les autres. Les facettes sont : (voir figure)
- Le physique : Il s'agit de l'ensemble des caractéristiques
intrinsèques et extrinsèques du produit
de la marque. Par exemple oasis fait penser aux jus de
fruit et aux couleurs vives. Le physique est la base de
la marque, sa valeur ajoutée tangible, correspondant
à son positionnement classique.
- La personnalité : Cela correspond au caractère
que la marque acquiert en communiquant. Sa façon
de parler des ses produits l'amène à forger
une personnalité qui doit rester cohérente
à travers les différents canaux de communication.
- Un univers culturel : C'est la source de valeurs dans
laquelle la marque évolue et de laquelle elle s'inspire.
L'univers culturel est celui des principes fondamentaux
qui gouvernent la marque dans ses manifestations (produits
et communications). C'est une facette profonde, pivot
de la marque.
- Une relation : Il s'agit de la transaction entre les
marques et les personnes. Cette facette est essentielle
pour les marques de service. Par exemple IBM est porteur
d'ordre et Apple de convivialité.
- Un reflet : Il s'agit de ce que la marque reflète
comme cible auprès de tous les consommateurs. Le
reflet n'est pas la cible, c'est l'image extérieure
que la marque donne à cette cible. Par exemple,
les consommateurs interrogés sur telle ou telle
marque de véhicule vont dire, c'est une voiture
de jeunes, de pères de famille ou de frimeurs
- Une mentalisation : A l'inverse du reflet qui est un
miroir externe de la cible, la mentalisation est le miroir
interne de la marque, vis-à-vis d'elle-même.
Par exemple, ceux qui portent la marque Lacoste désirent
appartenir à un club chic à base sportive.
Ensuite,
la communication de la marque va être constituée
d'un émetteur. On parle de construction (émetteur
construit), dans le sens où cet émetteur
n'a pas d'existence physique dans le cas de la marque.
Puis, la communication va vers un destinataire, il s'agit
de l'auditoire à qui s'adresse la marque. Les
facettes du reflet et de la mentalisation ciblent ce
destinataire qui fait partie de l'identité de
la marque. Les deux autres facettes, la culture et la
relation forment les intermédiaires entre l'émetteur
et le destinataire.
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