L'élaboration de la politique de placement est la première
et la plus importante des étapes du processus de placement. Elle
permet avant tout au gestionnaire de bien connaître l'investisseur
(le client) et de définir les éléments stratégiques
qui doivent orienter la composition et la gestion de son portefeuille.
La politique de placement est un énoncé des objectifs
et des directives auxquels souscrivent le gestionnaire de portefeuille
et l'investisseur. On y retrouve, entre autres, les principaux éléments
ci-après:
Le gestionnaire de portefeuille doit prendre le temps de bien cerner les objectifs de placement de son client. À travers des rencontres et des entrevues approfondies avec le client, le gestionnaire essaie de comprendre les objectifs de placement de ce dernier. Lorsqu'il pense avoir appris de son client les objectifs poursuivi par celui-ci, il est très important que le gestionnaire de portefeuille procède à la validation, auprès du client, de ce qu'est sa compréhension des objectifs de placement. Pour un investisseur qui gère son propre portefeuille, cette étape du processus de placement consiste à s'arrêter un moment pour bien identifier les objectifs d'investissement poursuivis. On recommande aussi bien au gestionnaire de portefeuille d'un client qu'à l'investisseur lui même de remplir le Formulaire de Politique de Placement (FPP)
Les objectifs de placements doivent être définis en termes de:
Objectif de rendement
Il faut déterminer ici si le client ou l'investisseur recherche
un rendement maximum possible dans les limites de risque acceptable, ou
un rendement minimum requis auquel cas l'accent sera mis sur la réduction
du risque.
Tolérance au risque
La détermination du degré de tolérance au risque
de l'investisseur est primordiale puisque l'aversion au risque permet de
définir la composition de son portefeuille optimal et la sélection
de titres financiers. Le degré de tolérance au risque d'un
investisseur est plus difficile à mesurer. Les gestionnaires institutionnels
ont développé plusieurs outils pour mesurer ce degré
d'aversion au risque. Ces outils vont des mises en situations ou de l'exploration
des expériences passées de placement jusqu'aux questionnaires
bien élaborés dont le score obtenu par le client détermine
sa classe de risque.
Ci-après, vous trouverez sur les sites désignés quelques exemples de questionnaires pour la détermination des objectifs de rendement et de tolérance au risque de l'investisseur.
Protection contre l'inflation
Cet objectif est généralement incorporé à
celui de rendement où le niveau de rendement recherché est
défini en terme réel (après la prise en compte de
l'inflation). Les fonds de retraite ou les retraités sont généralement
beaucoup plus sensibles
à l'objectif de protection contre l'inflation.
LES CONTRAINTES DE L'INVESTISSEUR
Les clients ou les investisseurs ont des contraintes propres qui affectent la capacité à réaliser les objectifs de placement ou qui en restreignent l'ensemble des moyens utilisables pour atteindre ces objectifs. Les principales contraintes sont généralement:
La contrainte de liquidité.
L'investisseur aura t-il, au cours de la période de placement,
des besoins de liquidité ou d'espéces? À quelle fréquence
se manifesteront ces besoins et quelle est le degré d'incertitude
entourant l'occurence de ces besoins? La détermination des contraintes
de liquidité de l'investisseur va permettre de définir la
composante en espèces ou quasi-espèces de son portefeuille.
L'horizon de placement
Il correspond à la période de temps qui sépare
le moment présent du prochain changement important dans la situation
de l'investisseur. Un bon portefeuille doit respecter les délais
prévus pour la réalisation de ses objectifs. La spécification
de l'horizon de placement permet d'apprécier le réalisme
des objectifs définis et surtout guide au choix des titres à
inclure dans le portefeuille.
Il est très important de noter qu'un investisseur de 20 ans qui prendra sa retraite à 60 ans n'a pas nécessairement un horizon de placement de 40 ans. La fin de ses études, son mariage ou la naissance d'un enfant, l'achat d'une maison ou un changement planifié de carrière constituent des évenements dont la réalisation détermine souvent la fin d'un horizon de placement et le début d'un autre.
Les contraintes réglementaires
La loi, les règlements et les statuts régissant l'investisseur
imposent souvent des contraintes sur la nature, la forme, l'importance
de certains instruments financiers dans le portefeuille. Ces contraintes
doivent être prises en considération dans l'élaboration
de la politique de placement de cet investisseur.
Les contraintes ou considérations fiscales
Le niveau d'imposition et le taux d'imposition marginal d'un investisseur
dicteront en partie le choix de titres proccurant des avantages fiscaux,
la proportion du revenu de placement à tirer de façon optimale
sous forme de gains en capital, de dividendes ou d'intérêt.
Les besoins spécifiques ou propres à l'investisseur
Des raisons réligieuses, éthiques ou des considérations
morales voire politiques peuvent avoir, pour un investisseur donné,
une importance telle que le gestionnaire de portefeuille doit les prendre
en compte. Même le tempéremment de l'investisseur peut être,
dans certaines circonstances, une contrainte importante que le gestionnaire
de portefeuille doit considérer.
Le gestionnaire de portefeuille ou l'investisseur doit remplir le
Formulaire de Politique de Placement (FPP) pour spécifier
les principales contraintes de placement.
LES STRATÉGIES DE GESTION
Une synthèse des objectifs et des contraintes de l'investisseur est établie en terme de principales orientations qui serviront à la détermination d'une répartition optimale de l'actif. Les trois principales orientations sont:
La préservation du capital: C'est souvent l'objectif qui préoccupe la plupart des investisseurs, peu importe le rendement réalisé ou souhaité. Généralement exprimé en dollars constants (protection contre l'inflation), cette orientation affecte les stratégies de placement qui doivent viser la sécurité du capital initial investi ou la non-érosion de ce dernier. Cette orientation n'est pas toujours compatible avec certains objectifs de rendement de l'investisseur. Par exemple, rechercher un rendement de 30% avec une orientation de préservation du capital est utopique, et le gestionnaire de portefeuille doit faire comprendre à l'investisseur les incompatibilités décelées entre les objectifs et les stratégies ou orientations exprimées.
Le revenu
Cette orientation réfère aux flux monétaires périodiques
requis du portefeuille sous forme de dividende annuel, d'intérêts
réguliers. Les contraintes ou considérations fiscales de
l'investisseur sont pris en compte pour établir la répartition
de l'actif entre les actions et les titres d'emprunts. Les contraintes
de liquidités constituent également un facteur important.
Les gains en capital
La recherche de plus-value du capital déterminent la sélection
des titres et découlent de l'horizon temporelle de l'investisseur,
de sa tolérance au risque et de sa situation fiscale.
Les discussions avec l'investisseur doit permettre d'établir
un équilibre entre ces trois orientations principales. Ces dernières
déterminent le style de gestion que doit adopter le gestionnaire
de portefeuille (Gestion axée sur la croissance, sur la valeur,
sur les secteurs, sur la prévision des taux d'intérêt,
sur la qualité du crédit des émetteurs de titres etc...)