Objectifs
Après avoir étudié ce chapitre, vous serez capable :
Dans l’entreprise manufacturière moderne, les coûts indirects représentent souvent plus de 80 % des coûts de transformation. On ne pourrait prétendre calculer des coûts de revient si on ignorait les coûts indirects.
Répartir les frais généraux ou les imputer
Diverses méthodes sont utilisées par les entreprises pour répartir les frais généraux ou les imputer. Ces méthodes déterminent l’interprétation qu’il faut donner aux résultats obtenus. Il est important de bien saisir la mécanique de ces méthodes pour interpréter correctement les coûts de revient obtenus. Ces derniers déterminent la rentabilité des produits et services.
Discuter du choix de la base d’imputation
Comme le résultat (coût de revient obtenu) dépend des choix concernant la répartition et l’imputation des coûts indirects, cette question est fondamentale.
Comprendre le rôle que jouent les centres de coût dans l’allocation des coûts indirects
Les centres de coûts sont des lieux où l’on accumule les coûts indirects avant de les répartir ou de les imputer aux produits et aux services. Leur rôle est crucial dans l’effort de rattachement des coûts aux produits et services qui contribuent à les engendrer.
Calculer des coûts de revient
Par cet objectif, on intégrera la matière des chapitres 3 et 4.
Tenir compte, dans la prise de décision, des coûts indirects
Par cet objectif, on situera le chapitre 4 dans la partie 1 de cet ouvrage, soit l’information financière pour la prise de décisions.
Questions de révision
20. Cette règle pourrait mener à des décisions malheureuses dans les cas où il y a des capacités inutilisées ou excédentaires. En effet, la direction pourrait être tentée de faire assumer les coûts liés à ces capacités par l’ensemble de la production et ainsi sous-estimer la véritable rentabilité de ses produits.
Exercice 4.1 Répartition des coûts indirects
En répartissant le montant des coûts indirects au prorata du coût des matières premières, on obtient, pour chacun des produits, le coût de revient suivant :
En répartissant le montant des coûts indirects au prorata du coût de la main-d’œuvre directe, le coût de revient de chacun des produits est le suivant :
Les écarts entre les deux modes de répartition des coûts indirects sont les suivants :
Exercice 4.2 Répartition
des coûts indirects par le biais des centres de coûts
Pour obtenir le coût de revient d’un lot, il faut d’abord répartir les coûts indirects accumulés dans les ateliers entre les lots au prorata des coûts directs de chacun. Le tableau qui suit établit le taux de répartition des coûts indirects par atelier.
Le tableau qui suit présente les coûts indirects répartis entre les lots.
Le tableau qui suit présente le coût total de chacun des lots ainsi que le coût par unité.
Exercice 4.3 Analyse des coûts indirects répartis
Le tableau qui suit répond aux trois premières questions de l’exercice.
Le tableau suivant présente les coûts de revient lorsqu’on répartit les coûts indirects en fonction des matières premières et en fonction de la main-d’œuvre directe.
5. En principe, nous devons prendre le facteur qui explique le mieux la variation des coûts indirects. Or, aucun facteur n’explique véritablement les frais généraux. Toutefois, le coût total des matières premières représente 80 % des coûts directs. Pour cette raison, nous favorisons le coût des matières premières comme base de répartition des coûts indirects.
Le taux d’imputation est de 200 $
l’heure, soit 60 000 000 $/300 000 heures.
Au cours du mois de novembre, on
a imputé 4 400 000 $, c’est-à-dire 22 000 heures à
200 $ l’heure.
Il y a donc eu une sous-imputation
de 800 000 $, c’est-à-dire 5 200 000 $ - 4 400 000 $.
Exercice 4.8 Imputation des frais généraux de fabrication
Le taux d’imputation est de 3 $ par
dollar de matières premières, soit 12 000 000 $/4 000 000
$.
Au cours de l’année, on a
imputé 12 300 000 $, c’est-à-dire 4 100 000 $ de matières
premières à 3 $ par dollar.
Il y a donc eu une surimputation
de 200 000 $, c’est-à-dire 12 100 000 $ - 12 300 000 $.
Exercice 4.9 Imputation des frais généraux de fabrication
Le taux d’imputation est de 20 $
l’heure, soit 8 000 000 $/400 000 heures.
Au cours du mois de septembre, on
a imputé 700 000 $, c’est-à-dire 35 000 heures à 20
$ l’heure.
Il y a donc eu une surimputation
de 100 000 $, c’est-à-dire 600 000 $ - 700 000 $.
Exercice 4.10 Réflexion sur l’imputation
L’imputation est faite au prorata du coût de la main-d’œuvre directe, de sorte que la commande no 13 supporte beaucoup plus de frais généraux que la commande no 11 bien que cette dernière nécessite moins de matières premières que la commande no 13. On est porté à se demander s’il est justifié de faire assumer les frais généraux par les commandes au prorata du coût de la main-d’œuvre directe. La recherche d’une base plus appropriée serait souhaitable.
Exercice 4.11 Répartition des coûts indirects
Approvisionnement : il faudrait répartir les coûts d’approvisionnement au prorata du temps du personnel travaillant à l’approvisionnement des deux types de stocks. Nous n’avons pas cette information. Nous utiliserons encore une fois les heures des techniciens.
Mise en marché : il semble que cette activité ne concerne que les appareils neufs. Dans ce cas, le montant de cette activité sera affecté en entier à la vente et à l’installation des appareils neufs.
Coût des produits vendus : ce montant se rapporte en entier aux appareils neufs
Main-d’œuvre directe : 50 % (40 % + 10 %) se rapporte à la vente d’appareils et 50 % à l’entretien et à la réparation d’appareils existants.
Coûts indirects d’exploitation
: comme nous n’avons pas d’information précise sur leur partage,
nous privilégions la règle du partage au prorata des heures
des techniciens.
Exercice 4.12 Imputation par
centres de coûts
1. Le tableau qui suit présente
le coût de revient du lot no 4 en imputant les frais généraux
de fabrication de l’atelier d’assemblage en fonction des heures-machines,
ainsi que les frais généraux de fabrication de l’atelier
de finition en fonction des heures de main-d’œuvre directe.
2. Le tableau qui suit présente
le coût de revient du lot no 4 en imputant les frais généraux
de fabrication de l’atelier d’assemblage en fonction des heures de main-d’œuvre
directe, ainsi que les frais généraux de fabrication de l’atelier
de finition en fonction des heures-machines.
Le taux d’imputation est donc de
5 $ par dollar de main-d’œuvre directe,
soit 32 500 000 $/6 500 000 $.
Le coût réel de la main-d’œuvre
directe a été de 6 625 000 $, soit 530 000 heures
à 12,50 $.
Le montant des frais généraux imputés est alors de 33 125 000 $, soit 6 625 000 $ à 5 $ par dollar de main-d’œuvre directe.
La sous-imputation est de 575 000 $, soit 33 700 000 $ - 33 125 000 $.
2. Plusieurs facteurs interviennent :
C’est l’effet combiné de ces
trois facteurs qui explique cette sous-imputation.
1a) En imputant les frais généraux de fabrication en fonction des unités fabriquées, on obtient le coût de revient qui suit.
1b) En imputant les frais généraux de fabrication en fonction des kilogrammes de matières premières, on obtient le coût de revient qui suit.
1c) En imputant les frais généraux de fabrication en fonction des heures de main-d’œuvre directe, on obtient le coût de revient qui suit.
1d) En imputant les frais généraux
de fabrication en fonction des heures de marche des machines, on obtient
le coût de revient qui suit.
2. Le tableau qui suit montre les écarts entre le coût de revient calculé en fonction des différentes bases. Il devient évident que le choix de la base d’imputation influe sur le coût des produits, et donc sur la rentabilité calculée des mêmes produits.
Exercice 4.15 Répartition
des coûts indirects et rentabilité des produits
Les modifications apportées au procédé d’assemblage vont réduire de 50% le coût de la main-d’œuvre directe pour tous les produits de la famille A. Tous les autres coûts demeurent les mêmes. Toutefois, la répartition des 315 millions de coûts indirects de l’usine va changer parce que le coût de la main-d’œuvre directe constitue la clé de répartition de ces derniers. Voici la nouvelle fiche du coût de revient, incluant les coûts indirects de l’usine.
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Matières premières |
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Main-d’œuvre directe |
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Coûts indirects répartis |
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Coût de fabrication |
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Main-d’œuvre directe |
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Main-d’œuvre directe totale |
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Coûts indirects totaux répartis |
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Coûts indirects répartis à l’unité |
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En effet, la répartition au prorata du coût de la main-d’œuvre directe peut être acceptable à la condition que les objets de coûts utilisent tous une technologie qui fait appel de manière équivalente à la main-d’œuvre directe. Dès qu’un objet parmi un ensemble d’objets utilise une technologie différente de la technologie utilisée par les autres objets, on vient de disqualifier toute clé de répartition, reflet d’une technologie particulière. Dans le cas présent, le produit A utilise dorénavant une technologie qui fait davantage appel aux machines et moins à la main-d’œuvre alors que les produits B et C utilisent toujours une technologie qui fait davantage appel à la main-d’œuvre.
De plus, un deuxième principe qu’on devrait respecter dans le choix d’une clé de répartition des coûts indirects, est que les changements de méthode de production d’un objet ne devraient pas avoir d’effets sur les coûts indirects répartis aux objets de coûts qui ne sont pas touchés par le changement. Or, dans la situation actuelle les produits des gammes B et C voient leurs coûts s’accroître de façon substantielle, ce qui devrait engendrer une réaction tout aussi vive que négative de la part des directeurs des divisions B et C.
3. Le coût de revient global par unité (incluant les coûts de toutes les ressources consommées) en supposant que les coûts du siège social sont répartis également entre les trois familles de produits, soit 1/3, 1/3 et 1/3 est présenté dans le tableau qui suit.
Au coût de fabrication, nous devons ajouter les coûts spécifiques aux divisions ainsi que les coûts du siège social.
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Coût de fabrication par unité |
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Coût de fabrication total |
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Coût de la division A |
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Coût de la division B |
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Coût de la division C |
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Coût du siège social |
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Coût total |
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Coût total par unité |
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Exercice 4.18 Coûts indirects dans une entreprise de services
3. Il faudrait connaître les
activités auxquelles donnent lieu les coûts indirects et de
déterminer les clientèles étudiantes qui profitent
de ces mêmes activités.